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« Cartographier l’Autre : Altérité, identité et espaces. Une introduction »
Introduction, in Quaderna, No. 7 “Cartographier l’Autre,” Yannick M. Blec (ed.), December 2024.
L’Autre est fréquemment décorrélé de plusieurs formes qui composent son Être. Souvent considéré à travers des clichés, cet Autre est d’abord imaginé plutôt que compris. En séparant ce qui fait réellement sa dimension ontologique (l’Être) des performances physiques de cette dernière (les étants), les sociétés occidentales ne font que distinguer les individus autres, sans déchiffrer leurs identités. Cela est encore plus visible lorsque ces identités-autres sont liées aux espaces dans lequels elles sont construites. Ce numéro de Quaderna s’applique à saisir la manière dont les sujets-autres s’emparent de ces espaces – qu’ils soient physiques ou moraux – afin de les transformer en hétérotopies. Il s’agit d’analyser comment ils construisent, eux-mêmes, leurs identités.
« Cartographier l’Autre »
Guest Editor of the dossier, Quaderna, No.7, December 2024.
James Baldwin
Roman biographique de la vie de James Baldwin. Collection Folio Biographies. (Biographical novel on James Baldwin’s life) – August 15, 2024.
« Tout ce à quoi l’on fait face ne peut pas être changé, mais rien ne peut changer tant qu’on n’y fait pas face. »
Écrivain américain engagé et fervent acteur du mouvement des droits civiques, James Baldwin (1924-1987) est un porte-parole des expériences noires. Jimmy passe son enfance dans les rues froides et miséreuses de Harlem. Confronté à la violence et au racisme dès son plus jeune âge, il comprend alors que son talent pour manier les mots est un don à mettre au service de la lutte contre les injustices raciales et sociales. À travers ses essais, ses romans et son engagement politique, l’enfant de Harlem incarne le pont souhaité entre l’Amérique blanche et l’Amérique noire. Déchiré entre le besoin de se préserver des violences d’un pays en pleine ségrégation et celui de témoigner de ces horreurs, il passera sa vie entre la France et les États-Unis. Parce que les réalités qu’ils dénoncent sont toujours présentes, les mots et la pensée de James Baldwin résonnent encore et trouvent aujourd’hui écho dans la lutte contre toute forme de discrimination.
“Queering Blackness: Non-Binary Representations in Post-Obama Popular Culture”
Guest Editor with Anne Crémieux of a special issue, Popular Culture Studies Journal, Vol. 12, Issue 1, April 2024.
“Introduction to the Special Issue: Queering Blackness: Non-Binary Representations in Post-Obama Popular Culture”
Yannick M. Blec and Anne Crémieux, in Popular Culture Studies Journal, Vol. 12, Issue 1 “Queering Blackness,” Yannick M. Blec and Anne Crémieux (eds.), April 2024, 4-11.
In the third decade of the 21st century, queerness and Blackness are visibly connected in American culture, whether through media giants like RuPaul or Lil Naz X, widely influential writers like Roxane Gay or Danez Smith, political figures such as Lori Lighfoot or Ron Oden, or world-famous activists like Angela Davis or #BLM founders Patrisse Cullors, Alicia Garza and Opal Tometi – two of whom identify as queer. As the present generation continues the long struggle for civil rights and equal rights for oppressed peoples in North America and around the world, the #BlackLivesMatter movement has made unprecedented efforts to be inclusive in very diverse ways, opening itself up to grassroots initiatives to avoid the blind spots of the past, and to criticism for never fully achieving that goal. Despite unparalleled queer Black visibility in terms of sheer numbers, media representations at the intersection of racial and genderqueer identities remain scarce. This becomes obvious when focusing on non-binary representations which, as a sub-category, are certainly scarcer than queer representations in general, and particularly so when it comes to racial minorities.
“‘’Cause Not Enough Niggas Rap and Be Gay:’ Redefining Black Queer Masculinities Through Intersectional Dynamics and Performativity in Contemporary Rap”
Article published in Coup de théâtre, n°37 « Performing Gender, Sexual and Racial Dynamics on the US Stage », Xavier Lemoine, Christine Kiehl, Claire Delahaye (eds.), 4ème trimestre 2023, 95-122.
This paper addresses elements to be found in hip hop culture regarding the antinormative performativity of Black masculinity/-ies by African American LGBTQ+ rappers. It focuses on the emancipative catharsis at the center of much of hip hop culture. With the examples of the rappers Kevin Abstract, Lil Nas X and Franck Ocean, I explore the queer intersectional position of U.S. hip hop queer music and probe the LGBTQ+ dynamics that have come into the spotlight. Through their music videos, their onstage performances, and the very content of their lyrics, I analyze both form and message and attempt to assess their impact on viewers/audience. In this respect, the interpretation of YouTube “Reaction” videos is a precious measure of the reception of these messages by people of African American/Latinx descent. These performances and responses are addressed as phenomena, namely as objects reflecting the emancipative goals of the performers in their decisive relation to their audience.
« Masculinités, sexualités et race : défaire les stéréotypes »
Chapter 7 in Boussahba, Myriam, Delanoë, Emmanuelle and Bakshi, Sandeep (eds.). Qu’est-ce que l’intersectionnalité ? – Dominations plurielles : sexe, classe et race. Paris: Editions Payot & Rivages, collection Petite Biblio Payot Essais, 2021, 183-207.
À travers l’analyse d’œuvres artistiques populaires et d’autres œuvres perçues comme plus savantes, ce chapitre vise à mettre en valeur l’évolution de la définition de la masculinité et des identités africaines américaines LGBTQ+. Il s’agit de souligner la façon dont des artistes se sont saisis de cette définition pour se la réapproprier et permettre une remise en question des normes hétérosexuelles à l’endroit de l’homme noir queer aux États-Unis. L’intersection est au cœur de l’étude d’œuvres telles qu’Invisible Life de E. Lynn Harris, Vanishing Room de Melvin Dixon, Noah’s Arc réalisée par Patrick-Ian Polk, Moonlight de Barry Jenkins, ou encore de « Miserable America » de Kevin Abstract.
« Imaginaire linguistique : la langue vernaculaire africaine américaine comme agent identitaire chez William Melvin Kelley »
Article published in the online journal Quaderna, No. 5 « Glottophobies et imaginaires des langues », May 2021, Iván Jiménez and Graciela Villanueva (eds.).
Dans son dernier roman, Dunfords Travels Everywheres, William Melvin Kelley utilise la langue comme moyen d’expression des identités et de la culture africaines américaines.
C’est parce que ses amis blancs se sont moqués de son usage de ce qu’ils considèrent être de l’argot noir que Chig Dunford se rend compte de l’importance du dialecte africain américain en tant que véhicule de son identité noire. L’auteur, pour des raisons politiques, sociales et culturelles, en arrive à créer ce qu’il nomme le « Dream Language ». Cette langue imaginaire est l’endroit où il déploie la richesse de sa pensée, en insistant sur son origine noire. Pour lui, il faut se réapproprier la langue, vectrice d’identités sociales, culturelles et politiques. Cet article s’intéresse à la façon dont Kelley utilise la langue noire comme arme contre les oppressions blanches et comme symbole d’une identité et d’une culture riches.
“Stepping to His Own Music: Influences and Plurality of Black Identities in the Work of William Melvin Kelley”
Chapter 7 in Leverette, Tru (ed.). With Fists Raised: Radical Art, Contemporary Activism, and the Iconoclasm of the Black Arts Movement. Liverpool: Liverpool University Press, 2021, 141-160.
William Melvin Kelley, from the first book he published onward, showcased his nonconformity, a position he retained even once he joined the Black Arts Movement.
While he rejected some codes of Western traditional literature, Kelley also depended on many others to convey his message of self-determination. He was not a mainstream BAM artist as he considered a lot of the movement leaders extremists. This chapter aims to show how he tackled the various goals of BAM and how he often rejected some of its main arguments, to demonstrate how he redefined the concept of “Black Identity” by showing the different individuals in the community and their singular identities, and to try to determine how he contemplated the varied points of view that can be taken concerning African American culture as opposed to, or mingled with, Euro-American culture.
« “Black Identity” : d’une identité unique à des identités plurielles. Approche épistémologique des identités noires dans la littérature américaine des années 1960 »
Chapter 10 in Fournier L.S., Bernier-Boissard C., Chastagner C. and Crozat D. (eds.). Identités imaginées. Aix-Marseille: PU d’Aix-Marseille, 2021, 159-166.
Le climat protestataire des années 1960 aux États-Unis a vu naître le Black Arts Movement (BAM), contrepartie artistique du Black Power Movement. À travers la littérature du BAM, l’identité noire, en plus d’être un outil de revendications, est la reconquête d’un soi qui ne peut être qu’incomplet puisqu’il repose sur l’idée d’un groupe insécable. En effet, l’expérience individuelle de chacun de ses membres invite à aborder les sujets africains américains en fonction de cette ipséité. L’ambivalence que cette dichotomie induit est fondamentale au combat politique des Noirs états-uniens pendant le Mouvement pour les droits civiques. Toutefois, l’alliance des sujets de la communauté face au corps des Euro-Américain risque de créer de nouveaux clichés polarisants et sclérosés.
« Réinvention de la mémoire noire américaine dans les récits du Black Arts Movement »
Article published in Babel–Littératures plurielles, No. 40 « Écritures minoritaires de la mémoire dans les Amériques », 2nd semester 2019, Christine Dualé et Anne Garrait-Bourrier (eds.), Université de Toulon, 251-281.
Dans les années 1960-70, les objectifs du Black Arts Movement (BAM) étaient de transformer l’identité noire aux États-Unis en déconstruisant les paradigmes blancs. C’est ce qu’ont fait William Melvin Kelley, Ishmael Reed et Amiri Baraka, en réinventant la mémoire commune africaine américaine, soit en détruisant catégoriquement les faits établis par les Euro-Américains, soit en les manipulant pour qu’ils correspondent davantage à l’idée d’autodétermination promue par le Black Power Movement et par le BAM. La légende et la légendification, l’héroïsation et l’empathie pour les personnages opprimés font partie des procédés-clés utilisés. Les subversions des stéréotypes par la transmutation de la mémoire, l’utilisation du folklore diasporique ainsi que le transfert des topoï africains sur le continent américain sont autant de pratiques favorisant cette reconstruction identitaire de la minorité noire dans la société états-unienne.
“Story of a Life: A Conversation with William Melvin Kelley”
Interview published in the journal GRAAT On-Line, Occasional Papers, August 2019.
In September 2011, I sent an interview request to William Melvin Kelley who was, at that time, a long-forgotten African American writer many had judged too progressive—or not radical enough. He was delighted that a French PhD candidate was dedicating his dissertation to his works.
This interview is the transcript of an eight-hour conversation that I had with Kelley in his home in Harlem, in February 2012, five years before he passed away at the age of 79. He highlights the link that exists between his stories and his life; a thin thread that is important to understand the contexts in which he wrote, and his state of mind on the black experience in the USA. Here, he also tackles subjects such as the U.S. society as a whole, race relations, some of his unpublished texts, as well as his writing methods.
“Rereading William Melvin Kelley, Black Identity in the Light of a Phenomenological and Africana Existentialist Approach”
Article published in the online journal Black Studies Papers: Current Perspectives in Transnational Black Studies, Issue 2.1., 99-112.
Black identity is the foundation and leitmotiv of the characters present in the five books published by William Melvin Kelley and his other stories. There is the common vision of blackness perceived from an existential perspective, but the phenomenological approach is equally relevant when analyzing this author’s work. This article aims to revisit his narratives through the scopes of African Existential Philosophy and phenomenology in order to understand how he perceived and constructed Black identities during segregation. At the crossroad between imagination and lived experience, his stories interrogate what constitutes the self as an existing Black body filled with individual and community essence.
Work in Progress
« Réexaminer les identités et les masculinités noires dans les clips vidéo de rappeurs queer aux États-Unis »
Article in Études de communication, No. 65 « Voir le rap: clips et cultures visuelles des musiques hip-hop » (writing in progress).
Comment interpréter l’utilisation de la tentation au jardin d’Eden jusqu’à son lap dance sur les genoux du Diable, en passant par sa descente aux enfers en pole dance dans le clip « MONTERO (Call Me By Your Name) » de Lil Nas X ? Que dire de la présence de Tanu Muiño en tant que réalisatrice du clip, apportant une certaine notoriété au film ? Qu’apportent les images quasi en noir et blanc avec une touche sépia, la cagoule associées à un visage qui semble fermé et menaçant dans la vidéo de « Fuchsia » de Thed Jewel ? En plus de vouloir analyser les éléments de retournement de stigmate trouvés dans les différents clips de quatre artistes queer et d’examiner la manière dont ils servent à faire passer des messages de revendications d’identités intersectionnelles, mêlant genres, classes et races, l’article vise à examiner la façon dont ces clips vidéo s’inscrivent-ils dans un continuum social fait de revendications individuelles et collectives, d’oppositions et d’acceptations.
« Masculinité »
Chapter in Bernard, Diane, Giulia De Pascale, Marie-Sophie Devresse, Mona Gérardin-Laverge and Julien Pieret (eds.). Dictionnaire (des mots) du genre, Bruxelles : Éditions de l’Université libre de Bruxelles, Presses de l’Université de Louvain, Presses de l’Université Saint-Louis, 2025 (peer-reviewing in progress).
Le terme masculinité fait référence à l’ensemble des éléments physiques, sociaux et culturels qui conditionnent la perception et la position des hommes et des garçons dans une société donnée. À cela s’ajoutent les relations de pouvoir entre les genres, provenant des structures sociales qui inféodent les femmes ainsi que toutes les personnes qui sont considérées comme « non-masculines » à la domination des hommes. Il est préférable de parler de masculinités plurielles plutôt que d’un concept unifiant, tant les formes de masculinités peuvent être nombreuses dans leurs acceptions à travers le monde. Cette entrée de dictionnaire propose de faire un état des lieux de la recherche sur le concept, et d’en donner une définition en regard des avancées contemporaines sur les déclinaisons de la masculinité.
“Dance With the Devil: Lil Nas X and the Revisitation of Christian Values”
Project Constructing and Contesting Queer Religious Pasts. Rémy Bethmont et Dominic Janes (eds.).
This paper is incorporated within a collaborative project that connects scholars as well as members of activist and faith groups in creative dialogue through annotations about queer religious pasts. It deals with the music video “MONTERO (Call Me by Your Name)” by rapper Lil Nas X, released in March 2021. It launches a conversation about the presence of LGBTQ+ rappers in the hip hop industry and in hip hop culture in relation to the Black church. In this video, Lil Nas X uses Christian iconography (Eden, Heaven, Hell, the devil, etc.) to interrogate the past, the present, and the future of Black LGBTQ+ communities from a religious point of view. This paper looks at reception by the target audience but also by other groups that do not condone homosexuality. The conversation questions the religious iconography and the inclusion of Black queer people in the history of racial struggles and the forging of African American identities.